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 Ranaissance

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D. Night

D. Night




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Ranaissance Vide
MessageSujet: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeLun 25 Avr - 11:21

C’était une belle nuit d’été. L’air était pur, l’air était frais. Et la pluie, sans ravager, avait balayé les rues de leur souillure. L’élément étranger, la seule fausse note dans ce tableau parfait, c’était D. Cette nuit, il la détestait. Tout en violence, en majesté, une expression féroce dans le regard, il se mouvait. Tempo régulier. Gestes assurés. Contrôle parfait. Et rien dans sa démarche ne permettait de prévoir ce qui se passerait.

FLASH BACK
D. Esquissa un geste pour la retenir mais son poing se crispa finalement à son côté. C’était inutile, il se savait. Cette petite idiote ne sauterait jamais ! Comme tant d’autres avant elle, elle voulait être aimée, désirée ; le sentir à ses côtés et se perdre dans sa volupté ; lui appartenir et puis le posséder. Oh, bien sûr ! Cela restait une bien étrange idée ! Personne ne pourrait imaginer disposer de lui comme d’une propriété. Ce serait le comble de l’absurdité. Mais cela, Alannah ne le savait pas. Il y avait tant de choses en vérité qu’elle ignorait ! Il ne l’aimerait d’ailleurs jamais et le désir s’était enfui. Elle avait été mignonne… autrefois ! Audacieuse, intéressante, à la limite de fascinante... Désormais, elle était sa poupée, son jouet ; une vulgaire marionnette dont il usait par la nécessité. Et la pauvre Alannah ne le soupçonnait pas. Femme fatale ou douceur câline ; séductrice de haut niveau ou maladresse enfantine, elle emploierait tout son charme et toute sa volonté pour le séduire. Avec le temps, lorsqu’il serait devenu une véritable obsession pour elle, lorsqu’il hanterait ses nuits et qu’il se refuserait à ses envies, peut-être alors finirait-elle pas se suicider. Mais pas maintenant. Pas avant d’avoir tout essayé.
Soudain, elle glissa et une fraction de seconde avant qu’elle ne se mette à tomber, D. nota dans son regard une expression de désespoir. Son expression à lui ne changea pas. Il resta impassible, sourd à ses cris et aveugle à sa rencontre avec la mort. Il ne se pencha même pas par-dessus la rambarde pour s’assurer de son état. Après tout, morte ou vive, quelle importance ? Et puis, alors qu’il disparaissait, invisible dans la nuit, et qu’il remettait son masque, Darren redevint D. Night et se mit à sourire puis à rire. Dans ce genre carnassier et de folie mêlé. Ce que c’était bon de se retrouver ! De sentir à nouveau le capiteux parfum de la liberté ! De se sentir tout-puissant, supérieur devant la souffrance de cette pauvre enfant ! Contrôler leurs vies, éblouir leurs esprits, mépriser tout ce qui n’était pas lui… Adieu le petit D. déboussolé, fragilisé par la figure de son ange copiée-collée sur celle d’une étrangère. Ella n’était plus et Madison n’était rien. Elle n’aurait plus aucune emprise sur lui. Jamais ! Et il allait la détruire, aussi sûrement qu’elle avait réussi à l’ébranler. Ce soir, il changeait et elle allait le payer. En vérité, ils allaient tous payer ! Tous ceux qui n’avaient pas empêché à Ella de souffrir et de mourir ! Oui, ce soir, la nuit avait créé un monstre.
Ainsi naquit D., l’unique, le vrai. Tel qu’il n’avait auparavant jamais été.
FIN DU FLASH BACK

Sur le seuil de la maison, D. ne s’arrêta pas. Il entra. Tout était plongé dans l’obscurité et la seule luminosité provenait de la télé. Parfait. Madison devait noyer son chagrin devant un de ses films romantiques… Pathétique ! Un bruissement dans le canapé lui apprit qu’elle se levait. Pour refaire des provisions de cochonneries à déguster ? L’occasion était trop belle ! D. sourit. Il n’allait pas s’en empêcher : il se glissa dans un coin sombre et l’attendit. Elle passa sans le voir et il la saisit, une main autour de sa bouche et l’autre agrippant ses poignets, de telle façon qu’elle ne put voir son visage. C’était carrément trop facile ! Il la plaqua contre son corps et murmura à son oreille :


- Salut, chérie ! Tu veux jouer avec moi ?

Il espérait qu’elle ne l’avait pas reconnu, ce serait plus amusant ! Oh, oui ! Tellement grisant !
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Madison Evans

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeLun 25 Avr - 12:04

"I'm selfish, impatient and a little insecure. I make mistakes, I am out of control and at times hard to handle. But if you can't handle me at my worst, then you sure as hell don't deserve me at my best." — Marilyn Monroe.

Vous connaissez cette impression que votre vie est entièrement détruite ? Madison Evans, celle qui pourtant a tout pour elle, et un brillant avenir devant elle, ressentait cette impression. Sa vie était un amoncellement de catastrophes, qui s’enchaînaient encore et encore, histoire de l’achever un peu. Dans les trois immenses étages de la résidence Evans, elle ne s’était jamais sentie aussi seule. Il y a deux semaines à peine dans ce magnifique salon, tout New York se trémoussait et faisait étalage de toute la dépravation de la jeunesse dorée. Il y a deux semaines, un drame épouvantable s’est produit sur son balcon. Personne n’avait vu la chute d’Alannah et n’avait fait attention à son absence. Madison en avait conclu qu’elle s’était éclipsée avec le psychopathe tueur en série ou elle ne savait ce qu’il était, et cela lui convenait parfaitement. Mais ce jusqu’à ce qu’un groupe d’ados la trouvent au milieu de la foule pour lui annoncer la nouvelle, Alannah était inconsciente, au pied de l’immeuble, et il ne savait pas si elle était vivante ou morte. Un frisson avait parcourut tout son corps. Il s’était débarrassé d’Alannah. Il n’y avait pas d’autre explication. Madison s’était alors précipitée avec Liam et Lily-Rose au pied de sa résidence pour constater les faits. Effectivement, Alannah était bien là, dans les vapes ou dans le coma, elle ne savait pas. Ses bras étaient dans une position un peu inconfortable et Liam en avait conclu qu’elle s’était fracturée à peu près tout ce qui était fracturable dans le corps humain. Madison avait alors appelé une ambulance, qui en entendant le nom Evans, était arrivée dans des temps records. La petite blonde était complètement désespérée, certes elle n’aimait pas Alannah, mais elle n’avait pas vraiment souhaité sa mort. Elle l’avait pourtant avertie que D était dangereux. Peut-être même que c’était son avertissement qui avait causé la perte de sa meilleure ennemie.

Résultat, Alannah était hors de danger, mais toujours dans le coma pour une période indéterminée. Les légistes avaient conclu qu’il s’agissait d’une mauvaise chute, qu’elle avait un peu trop bu et qu’elle ne s’était pas contrôlé et était montée sur la rambarde avant de perdre l’équilibre. La police n’avait pas cherché à approfondir, il n’y avait aucun témoin et aucune preuve d’acte criminel. Pourtant Madison en était sûre, elle n’avait pas pu tomber toute seule. Alors voilà deux semaines qu’elle ressassait cet épisode morbide, passant rendre visite à Alannah de temps en temps, s’excusant pour tout le mal qu’elle lui avait fait.
Elle n’avait eu aucune nouvelle de D., et croyait avec tout l’espoir qu’il lui restait, qu’il avait enfin décidé de foutre le camp, de la laisser tranquille. Et cette soirée, qu’elle passait seule parce que son copain, ou plutôt, le mec qui était censé être son copain était sorti de son côté, et que tous ses amis préparaient leur dossiers d’inscriptions à la fac. Elle avait déjà effectué toutes les démarches et n’attendaient plus que les réponses de Yale, Dartmouth ou encore Cornell. Elle avait aussi demandé l’UCLA dans ses vœux, et n’hésiterait pas une seconde à tout plaquer si on la prenait là-bas. En ce moment elle ne rêvait que d’une chose, retourner à Los Angeles ! Alors elle se retrouvait là, à regarder Glee et à ruiner ses efforts en salle de sport dans un pot de glace Ben&Jerry’s. Rien de mieux que bader une fois de temps en temps. Surtout qu’après une visite éclair la semaine dernière, ses parents s’étaient encore envolés ailleurs pour les affaires. A croire qu’ici c’était leur résidence secondaire plus qu’autre chose.

Mad’ se leva, s’étira et se dirigea vers la cuisine pour aller chercher un deuxième pot de glace et son paquet de cigarettes. Elle fredonnait les paroles de « Turn around » en même temps que Rachel, en se disant qu’elle aurait très bien pu jouer dans Glee aussi, mais qu’elle aurait refusé de porter ce pull affreux qu’arborait le personnage de la série. Et d’un coup, elle sentit une autre présence. Mais c’était trop tard, elle était déjà plaquée contre quelqu’un qui l’empêchait de parler et tenait ses poignées. Il lui murmura quelque chose de très familier, mais elle était trop en colère pour entendre quoique ce soit. C’est pas possible ! On entrait n’importe comment dans cette maison ! Que faisait la gouvernante bordel ? Et puis c’était qui encore ce type ? Elle avait pris un abonnement enlèvement ou quoi ? Elle n’avait même pas peur, la colère parasitait toutes les autres émotions. Mais depuis son incident avec D., elle s’était préparée. Elle était retournée dans les salles de musculation et de fitness et avait récupéré ses anciennes aptitudes de tigresse. Quand elle était encore une folle furieuse du shopping et qu’elle se battait pour des fringues. Elle avait même demandé à son coach sportif de lui donner des cours de self defense. Alors ni une ni deux, elle planta ses longs ongles taillés pointus dans la main de son agresseur qui sous la douleur relâcha la prise. Les ongles, après les dents, étaient les meilleures armes naturelles et les plus coupantes aussi. Elle profita de se léger relâchement pour prendre de l’élan et pour balancer sa tête de le nez de son agresseur. En voilà un truc qui fait mal. Il ne l’avait pas encore lâche, mais elle se débattait comme un beau diable et il avait libéré sa bouche pour tenir son nez.

- Vous n’allez certainement pas vous en sortir comme ça !

Elle regretta de ne pas porter ses talons pointus, qu’elle aurait pu planter dans la jambe du fou furieux qui la tenait encore et qui essayait de la maîtriser à nouveau.

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D. Night

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Ranaissance Vide
MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeSam 7 Mai - 21:10

HS : désolée, c'est pas de l'écriture de haut vol, mais sinon j'aurais pas pu te livrer mon rp avant mercredi (j'aurai pas internet jusque là...) Si j'ai le temps après, je le modifierai...

Le sang perla. Une goutte. Puis deux. Et le fluide vital se répandit, chaud et libre sur le carrelage glacé de la cuisine. D. lâcha sa proie car elle était trop encombrante et trop furieuse. Agressive. Elle l’avait d'abord griffé, et puis mordu, déchirant sa chair pâle du tranchant de ses dents et l’incisant de la pointe de ses ongles. C'était un fait : certaines femmes pouvaient être terrifiantes et Madison venait d’entrer dans leur club très sélect… D. avait le sentiment que s’il ne s’était pas légèrement déplacé, s'écartant ainsi de sa trajectoire, elle serait certainement parvenue à lui briser le nez ou à le défigurer, et ce malgré sa taille et son masque, obstacles devenus trop maigres pour en être même ainsi qualifiés. D. regardait Madison avec respect, ou tout du moins avec une certaine fierté. Ses coups de tête étaient magnifiques, plein de vivacité, bien placés et ajustés : parfaits. Et il ne put s’empêcher de sourire. C’était une combativité qu’il admirait, un art qui surpassait pour lui toute autre beauté. Et tandis qu’il s’efforçait de la retenir, de se ménager quelques secondes supplémentaires tout en ignorant la douleur irradiant ses membres déchiquetés, il partit dans un grand éclata de rire. Mais ce rire, tantôt chaud et amusé devint acide et froid. Presque hystérique. « Impossible ! » se disait-il. Et ça l’était : impossible. Cette petite garce se débattait, furieuse et violente, avec autant de mordant qu’une chienne enragée protégeant sa portée. La maîtriser nécessiterait de la frapper. Mais cela, il ne pouvait pas le faire. Ou plutôt, il n'en avait pas envie. Pour une raison qu'il ne voudrait jamais avouer, devoir lui abimer son joli petit visage le répugnait presqu'autant que s'il devait la torturer. Elle avait ses traits, ceux de l'ange qu’il avait voulu protéger ? Et les gâcher lui semblait alors comme un crime contre l'humanité. Mais en cet instant, Ella s'envola de ses pensées, et ce ne fut plus que Madison, cette affreuse enfant gâtée qu'il était venu corriger de son insolence, et lui.

- Madison, lui souffla-t-il dans la pénombre, réalisant l’exploit de l’immobiliser le temps d’une fraction de seconde. Tu as bien changé !

Et il sentait en disant cela que c’était vrai. Elle avait profondément changé. Désormais la tigresse osait agresser l’agresseur et il ne se souvenait que trop bien de celle restée tétanisée dans une ruelle en pleine nuit alors qu’il ne l’avait même pas touchée… Etait-ce celle-là même qu’il avait devant lui ? Et lui plaisait-elle davantage ainsi ? D. se secoua. Les temps avaient changé. IL avait changé. Elle avait simplement suivi le mouvement elle aussi et peu importait le résultat. Il était là pour répandre sa violence et atténuer ses frustrations. Se venger d’elle, qui l’avait rendu si médiocre et si faible… si détestable ! Il n’était pas un amateur et ne l’avait jamais été ! Et cette petite se permettait de le défier ? Elle l’avait peut-être déstabilisé en lui présentant ce visage… son visage… Mais ce temps-là était révolu et elle allait le payer.

- Est-ce que maintenant c’est la violence qui te plaît ? demanda-t-il. Car si c’est ce que tu veux, n’hésite pas… Je peux t’en donner.

Et il la poussa si fort qu’elle percuta le bord de la cuisinière, mais pas avant d’avoir laissé ses ongles riper sur le bras de D., pâles copies de mortels poignards avides de son sang. D. ne se laissa pas perturber. La violence et la douleur, les blessures et le sang ? Ils étaient ses armes autant que ses alliés, le concentrant, alimentant sa soif de vengeance et aiguisant sa cruauté. Elle avait osé le griffer et le mordre ? Faire couler son sang abondamment ? Bien. Il n’en serait que plus facile pour lui d’accomplir ce pour quoi il était venu. Souiller cette garce et la soumettre.
Madison profita de cet instant de répit que D. lui laissait pour s’éloigner tout à fait mais il se dirigea vers elle à pas assurés. L’obscurité ne le gênait pas, la silhouette de Madison se détachant nettement sur les murs blancs. Il s’approcha d’elle, menaçant, et la plaqua contre le mur en glissant ses doigts autour de sa gorge.


- Tu en veux encore, ma jolie ?

Soudain, la lumière se fit et D., bien loin de s’être imaginé la scène de cette façon, se rendit compte pour la première fois de sa vie à quel point les femmes pouvaient être dangereuses. L’obscurité revenait. Plus sombre, plus noire, plus inquiétante qu’auparavant. D’une autre nature. Et la dernière chose que fit D. avant de s’’écrouler fut de sourire de sa stupidité. Il l’avait sous-estimée. Il l’avait sous-estimée et il allait le regretter.
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Madison Evans

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Ranaissance Vide
MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeDim 12 Juin - 20:43

HS : Qualité : nuuuulle. >< Je sais, on avait dit court, mais si je devais relater tous les évènements comme il se doit, je pouvais pas faire moins. Dis toi que ça aurait pu être vachement plus looong. ^^'

Trop ! C'en était trop ! Pour qui il se prenait ce type à lui parler aussi familièrement ? Eh puis d'abord, en quoi est-ce intéressant de s'introduire dans la demeure d'autrui et maltraiter son prochain ? Madison s'était embarquée dans un de ses trips intérieur, quoique le moment fut mal choisi. Malgré tous ses efforts pour s'échapper, il avait réussi à la maîtriser. Elle enragea intérieurement, relâchant ses efforts, plus par dépit que par manque de force. Et alors qu'il resserrait sa prise et lui murmurait quelque chose à l'oreille, l'horreur la frappa. Elle crut reconnaître D, le tordu de la dernière fois. HAN MY FUCKING GOD. Elle le croyait perdu dans le Minnesota, ou une quelconque région paumée, loin des scandales de Manhattan. Non, ça pouvait pas être lui. Pas maintenant, pas ici. Mais Madison savait au plus profond d'elle-même qu'il reviendrait. Qu'il n'en avait pas fini avec elle. Qu'il allait finir par la tuer. Ce soir serait-il le dernier soir de sa vie ?


- Est-ce que maintenant c’est la violence qui te plaît ? Car si c’est ce que tu veux, n’hésite pas… Je peux t’en donner.

Il la poussa violemment avant qu'elle ne puisse protester. Son joli petit ventre plat rencontra le bord de la cuisinière, et la douleur fut tellement violente qu'elle faillit se laisser tomber sur le sol et gémir sa vie entière. Mais son instinct de survie prit le dessus, et elle s'empara de la première chose qui traînait. Elle reconnut la poêle en inox dans lequel elle avait fait ses œufs brouillés le matin même. Bien ! Elle avait toujours rêvé d’assommer quelqu'un avec une poêle. Elle fit quelque pas en arrière, souhaitant mettre le plus de distance entre son agresseur et elle. Mais lui semblait totalement à l'aise dans l'obscurité car il la rattrapa sans problèmes. La jeune blonde rencontra le mur, contre lequel elle fut plaquée violemment. Elle tâtonnait le mur, cherchant l'interrupteur qu'elle trouva avec soulagement. Soudain, la lumière se fit. Et avec une violence qu'elle ne se connaissait pas, elle abattit la poêle sur la tête de son agresseur. Le bruit sourd la remplit d'une satisfaction intense. Dans les dents sale type !

Elle fixa le corps inconscient et confirma ses soupçons précédents. C’était bien D. Là, allongé dans sa cuisine, maîtrisé par une gamine de dix-huit ans, gisait le criminel le plus craint de New York City. Madison n’en revenait pas. Et maintenant que devait-elle faire ? Appeler la police ? Jamais ! Elle serait morte avant que ces gros tas abandonnent leurs donuts pour venir étudier son cas. Surtout que depuis l’affaire Alannah, elle ne voulait plus voir de policier chez elle. Alors elle le traîna dans une des chambres, sans idées précises de ce qu’elle allait bien pouvoir faire de ce corps. Elle enferma à double tour son agresseur devenu victime et s’écroula devant la porte, ne sachant plus quoi faire. Elle était soudain prise de panique. Jamais elle n’avait été confrontée à ce genre de situations, même dans les pièces dans lesquelles elle jouait. Devait – elle appeler quelqu’un pour la conseiller ? Et si c’était le moment pour elle d’appeler Jeff ? Ils ne s’étaient pas parlé depuis un petit moment, mais dans les situations extrêmes, il avait toujours été là.
Elle se releva, comme illuminée par une idée de génie. Il y avait une corde lui semblait-il dans le débarras au dernier étage. La jeune blonde n’avait d’autre moyen pour l’instant que de l’attacher, le mettre à sa merci. Alors elle alla chercher la corde en question et avant d’entrer de nouveau dans la chambre, prit une grande bouffée d’air. Elle s’apprêtait à ligoter un malfaiteur qui faisait deux têtes de plus qu’elle et qui pourrait la tuer de trente-neuf façons différentes , au lieu d’appeler les flics qui la tireraient de la situation en moins de deux. C’est pour vous dire à quel point elle était folle ! Mais quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu’en ouvrant la porte, elle ne trouva plus le corps de D là où elle l’avait laissé. Elle laissa tomber la corde ainsi qu’une vague de jurons et regarda partout autour d’elle. Décidément, elle était vraiment en plein cauchemar ! Elle se retourna, mais la panique l’empêchait de penser raisonnablement. Elle devait sortir d’ici avant qu’il ne soit trop tard. A moins que trop tard ne soit maintenant.

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Ranaissance Vide
MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeDim 19 Juin - 8:21

hs : t'en fais pas, j'ai pas oublié l'idée de l'attacher au lit, c'est juste un petit contretemps...

Un claquement de porte le ramena soudain à lui et il grogna en portant la main à sa tempe. Elle était douloureuse, particulièrement au point d’impact de la poêle, mais la douleur se répercutait dans l’ensemble de son crâne, si bien que les vibrations vicieuses des pas de son « hôte » raisonnaient dans l’ensemble de sa tête et menaçait d’y arracher la conscience et le peu de contrôle et de lucidité qu’il lui restait. En temps normal, il serait resté assis, le temps que le monde soit assez bienveillant pour arrêter de tourner autour de lui, mais aujourd’hui, il n’avait pas de larbins pour couvrir ses arrières comme à l’habitude. Il était venu seul. Seul avec sa vanité et sa stupidité. Grimaçant devant la mauvaise tournure qu’avaient prise les événements à cause de sa négligence, il se releva précipitamment et se mit à la porte, pour écouter. Elle était encore loin selon lui, mais elle se rapprochait et ne tarderaient de toute façon pas à revenir. Bien. Nul besoin de réfléchir à ce qu’il allait faire, c’était une évidence. Il se plaça derrière la porte car les tours les plus anciens étaient souvent ceux qui fonctionnaient le mieux, et attendit. Ou plutôt, n’attendit pas longtemps. Soudain, une clé tourna dans la serrure et Madison déboula dans la pièce… avant de se figer, glacée d’effroi. Il n’était plus là où il devait être. Et elle ne le voyait pas d’où elle était elle-même. Elle voulut s’enfuir, dans un accès de panique, mais D. referma la porte grâce à la clé qu’elle avait laissé et s’avança vers elle, tout plein de la soif de vengeance qui lui était familière.

- Bouh ! s’exclama-t-il d’une voix basse et insolente. Tu me cherchais, ma jolie ? Et elle est pour moi cette corde que tu as là ? C’est troop gentil d’avoir pensé à moi ! Mais, et si on pensait à toi maintenant ?

Il n’était plus qu’à quelques centimètres d’elle, trop apeurée, sans doute, pour même penser à s’écarter. Il leva sa main pour effleurer sa joue mais, comme si elle était enfin revenue à elle, elle se dégagea d’un mouvement sec.

- Je te dégoûte ? Voyons chérie, tu me brises le cœur ! Viens-là que je me console.

Et il la saisit par le bras, l’attirant à lui dans un mouvement sec, passant un bras derrière sa fine taille pour l’emprisonner contre lui. Elle avait lâché sa corde, et cette fois-ci, pas de poêle. Pas d’objet aux alentours. Rien que lui. Lui, elle et le danger.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeJeu 14 Juil - 16:03

Elle fit un bond énorme en arrière quand elle le vit claquer et taquer la porte. Son sang se glaça, elle était prise au piège. Elle l'observa, pétrifiée. Il avait une lueur de folie meurtrière dans les yeux et semblait déterminé plus que jamais à lui faire du mal. Sa détermination de tout à l'heure avait du mal à refaire surface, peut-être parce qu'elle connaissait son agresseur ou peut-être parce qu'elle était tout d'un coup fatiguée.


- Bouh ! Tu me cherchais, ma jolie ? Et elle est pour moi cette corde que tu as là ? C’est troop gentil d’avoir pensé à moi ! Mais, et si on pensait à toi maintenant ?

Non, franchement non. Elle n'avait pas vraiment envie de penser à elle maintenant. Ou plutôt penser à ce qu'il allait faire d'elle. Il allait peut-être la violer et la tuer et personne ne la trouverait jamais puisque personne ne faisait attention à elle en ce moment. Peut-être que dans une semaine, son frère adoré passerait et ne trouvant personne à la maison et personne répondant au téléphone, il s’inquiéterait un petit peu. Il appellerait Jeff, même s'ils ne s'aimaient pas, et comme celui-ci n'aurait pas plus de nouvelles, il appellerait toutes les amies de Madison. Personne ne saurait ce qu'il était advenu d'elle et il appellerait enfin la police. Ses parents rappliqueraient alors, à l'affût des médias et joueraient alors les parents réellement attristés. Mais au final, personne ne pleurera vraiment sa disparition, à part son frère, et encore. Ce ne sera qu'une cérémonie d'hypocrites. Elle fut sortie de ses pensées horribles par le doigt de D qui effleurait sa joue. Elle sursauta et se dégagea et chercha enfin un moyen de s'enfuir. Mais il fut encore une fois plus rapide qu'elle.

- Je te dégoûte ? Voyons chérie, tu me brises le cœur ! Viens-là que je me console.

Elle frissonna face à tant de familiarité et ne pouvait cacher son dégoût et son mépris. Il l'attira à lui avec force, tenant son poignet et la serrant de façon à ce qu'elle ne puisse pas se dégager. Elle avala difficilement sa salive et voulut hurler de toutes ses forces. Mais elle savait que c'était inutile. Ses plus proches voisins vivaient deux étages en dessous, et au dessus d'eux, il y avait encore un étage appartenant aux Evans. Mais elle se sentirait mieux, si elle pouvait hurler de toutes ses forces... Soudain, il la souleva de terre comme si elle ne pesait rien et la jeta sur le lit. Cette fois elle ne put se retenir de crier.

- LÂCHE MOI ! PUTAIN MAIS LÂCHE MOI !

Elle tenta de se débattre mais il la tenait trop fermement. Il balança devant ses yeux la corde que Madison avait apporté et entreprit d'attacher ses frêles poignets aux rebords du lit. Elle se débattait mais c'était inutile, il avait serré très fort. Les souvenirs de leur première rencontre et de l'enfer qu'elle avait vécu ensuite resurgirent dans son esprit. Et devant l'horreur de la situation et ce qui l'attendait très probablement, elle se mit à pleurer. Elle n'en pouvait plus. Se faire enlever, se faire violer, et maintenant, mourir. Elle voulait mourir maintenant puisque c'était ce qui allait lui arriver. Elle voulait en finir maintenant avec cette horrible histoire. Elle n'avait plus de force pour se battre et se relâcha totalement. D. maintenait ses jambes et s'arrêta pour constater les ravages que les larmes causaient sur son beau visage d'ange. Madison ne pouvait plus s'arrêter.

- Si tu me veux me tuer, fais-le maintenant et vite, supplia-t-elle.
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D. Night

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Ranaissance Vide
MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeVen 15 Juil - 12:02

Elle lui avait apporté un magnifique présent et il n’allait pas hésiter à s’en servir car cette corde était l’instrument rêvé pour attacher ce petit corps dans un endroit qu’il avait depuis longtemps déjà choisi : le lit. Il avait bien pensé à d’autres endroits, bien moins marrants à vrai dire, mais elle n’aurait réussi qu’à se blesser et il se serait senti bien bête si elle était morte d’un mauvais coup à la tête, simplement parce qu’elle avait basculé d’une chaise à force de tant gesticuler. Il la ficela donc ainsi, les bras et jambes écartés vers les quatre coins du lit et se tint un instant immobile, satisfait devant un travail qu’il savait parfaitement bien fait.
Elle se débattait, mue par des sentiments qu’il ne comprendrait jamais mais sa fureur laissa bien vite sa place à de la lassitude et au découragement. Elle céda bien trop vite à son goût mais ses paroles l’intriguaient et il se figea devant ses larmes.


- Si tu me veux me tuer, fais-le maintenant et vite, supplia-t-elle.

Ainsi, elle pensait qu’il allait la tuer… Peut-être, c’était en effet ce qu’il avait prévu mais en voyant les gouttes salées couler sur ses joues trop semblables à celles d’Ella, il eut un doute cruel. Et si elle n’était pas là par hasard ? Et si c’était une deuxième chance que son ange avait bien voulu lui offrir ? Il eut un cri de désespoir et serra son petit cou si frêle entre ses doigts. Elle hoqueta. Il serra encore. Mais soudain, l’envie de tuer le quitta et il relâcha la jeune fille inconsciente mais toujours vivante. Il se releva du lit, sans un regard pour la nouvelle belle aux bois dormant, et parcourut des yeux la pièce autour de lui.
C’est alors que la rage éclata, dure et froide. La rage de s’être laissé duper aussi facilement par cette garce et de… de s’être montré si faible devant elle ! C’en était trop, et il se prit bizarrement de passion pour le mobilier et les objets de valeur.
Un vase en porcelaine lui échappa malencontreusement et explosa en un millions d’éclats cristallins sur le sol dénué de moquette. Ses pas le guidèrent au hasard contre une de ces petites statuettes qui coutaient au bas mot une fortune et il marcha involontairement dessus, l’envoyant brusquement valser à travers la pièce dans une pirouette gracieuse. Alors, épris d’une doucereuse allégresse, il se mit à réaménager la pièce à sa façon, réinventant sans conteste la notion de décoration. Tout était si droit, si rangé ! Si froid quand on y réfléchissait ! Mon Ange, mais que vive l’art abstrait ! Faites place au nouveau D., décorateur d’intérieur ! Il se mit à l’ouvrage avec tant d’ardeur que plus rien dans la pièce ne ressemblait à ce qu’il était. Technique de camouflage, pour les plus doués…
Les objets volaient, épris d’une grâce sans pareille, et se rencontraient dans un ballet sonore qui l’enivrait. Jamais une banale lampe de chevet n’avait côtoyé de si près le plafond d’une chambre à coucher, et jamais encore il n’avait poussé autant d’ailes sur des objets inanimés mais cela n’avait pas d’importance. Les sensations seules comptaient. Extrêmes. La folie l’embrassait et il se laissa consumer par la haine à tel point qu’il oublia ce qu’il faisait, qui il était. Puis tout à coup, ce fut le calme.
Aussi soudainement que la crise avait commencé, elle se volatilisa, laissant D. planté au milieu de la pièce dévastée, déboussolé, seul élément encore mobile dans la paralysie extérieure. Revenant à lui, il s’étonna du désordre occasionné : les peluches éventrées, les tableaux déchirés, la porcelaine et les vitres cassée, et même, le bureau écartelé vomissant son contenu sur le plancher comme autant de détritus bons à jeter. Le lit, lieu sacré que l’on avait mystérieusement épargné, flottait au-dessus de ce carnage comme un dernier îlot d’espoir.
Un sourire s’épanouit sur son visage, frais et sincère, et dans lequel nulle folie ne subsistait. Tout son être s’était éclairé, et seul le souvenir d’Ella l’empêcha d’effleurer la joue ou de passer les mains dans la chevelure de sa protégée. Car, une protégée, c’était désormais ce qu’elle était. Et il était si fier de cette petite ! Elle avait réussi là où tant d’autres avaient échoué, et même si ce n’était pas encore parfait, elle était sur la bonne voie. Il décida intérieurement de veiller sur elle, pas à la manière d’un papa gâteau ou d’un amant un peu trop engagé, mais plutôt comme un grand frère qui lui apprendrait la dure réalité de la vie et la rendrait plus forte, digne de jouer tout comme lui dans la cour des plus grand. Puis, clignant des yeux, il reprit un masque sérieux, à défaut de celui plus réel et tangible qui avait dû se perdre dans un recoin sombre de la cuisine, et la courbure de ses lèvres se fit provocatrice pour qui voudrait bien la voir. La raison en était simple, mais le raisonnement complexe : en attendant qu’elle comprenne ce qu’il attendait d’elle, rien n’allait changer. Il avait voulu la faire souffrir, elle souffrirait ; il avait voulu qu’elle le supplie, elle supplierait. Il voulait qu’elle tremble devant lui, et ça, oui, elle tremblerait de tous ses membres et quels que soient les sentiments qu’il ressentirait à son égard, rien, aucun sentiment, qu’il soit bon ou mauvais, ne l’empêcherait de savourer son triomphe sur la résistance de celle qui continuer de le défier.
Si la chaise avait été dans son état originel, il se serait assis, les jambes légèrement écartées, les coudes sur les genoux, et le menton humblement incliné sur ses doigts croisés dans une position d’attente et de réflexion. Mais les fragments de chaise gisaient, éparpillés par la rage destructrice qui avait régné quelques instants plus tôt, et plus rien ne subsistait, qui ressemblait assez à une chaise pour le satisfaire. Aussi décida-t-il qu’il n’en avait de toute façon pas besoin, et il se mit à estimer les risques qui pourraient encore le prendre au dépourvu. N’en voyant pas d’extrêmement dérangeants, il s’allongea tout près de la jeune fille et s’endormit.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeSam 16 Juil - 15:01

Madison se réveilla en sursaut. Elle se demanda tout d'abord si elle était morte. Puis, si elle n'avait pas juste fait un horrible cauchemar et que rien ne s'était passé. Mais le mal de tête qui pointait indiquait qu'elle était bel et bien vivante et les cordes serrées autour de ses poignets et ses chevilles étaient la preuve qu'elle n'avait pas non plus rêvé. L'image de son agresseur lui serrant fort le cou - et la douleur qui l'accompagnait - lui revint à l'esprit. Il avait tenté de la tuer, mais n'était pas allé jusqu'au bout... Pourquoi ? Décidément, elle avait de plus en plus de mal à comprendre cet étrange personnage; puis se ravisa en se disant qu'il était impossible de comprendre un fou. Parce que fou, il devait l'être forcément. Elle avait mal partout à force de se débattre et elle aurait bien voulu rester inconsciente plus longtemps. Puis enfin, elle le sentit. Il était allongé là, dans ce lit, paisiblement endormi, comme s'il était dans son droit. Un élan de rage saisit la jeune blonde et si elle avait pu, elle lui aurait enfoncé un des longs et tranchants couteaux de cuisine dans le coeur. Ou peut-être même un pieu en bois. Ce type était tellement bizarre, imprévisible, menaçant, qu'elle ne serait pas surprise d'apprendre que c'est en fait un vampire et qu'il allait la vider de son sang. Elle tenta du mieux qu'elle put de s'écarter de D, malgré les cordes qui limitaient ses mouvements. Elle essayait de le faire le plus doucement possible, pour ne pas le réveiller et tenter ainsi de trouver un moyen de s'échapper.

Enfin, elle leva les yeux sur la pièce, ou du moins ce qu'il restait de la pièce. Tout avait été saccagé. Plus rien ne tenait debout. Il y avais des débris de meubles et d'objets en tout genre éparpillés dans toute la chambre. Les tableaux avaient été jetés au sol et les tapisseries déchirées. La chambre d'ami ne ressemblait plus du tout à une chambre, mais à une décharge publique. Seul le lit avait été épargné. Mais quel genre de cinglés se défoulait ainsi ? Remarque, il aurait pu très bien se défouler sur son corps à elle, mais pour elle ne savait quelle obscure raison, elle était encore vivante et entière. Même qu'elle était toujours habillée et que ses vêtements étaient toujours impeccables. Il n'avait donc pas tenté de profiter d'elle dans son état d'inconscience. Elle soupira, ne sachant plus du tout quoi faire. Elle se contorsionna pour pouvoir regarder l'heure sur la montre à son poignet. Il était une heure et demi du matin. Qu'allait-elle bien pouvoir faire ? Le réveiller et le supplier de la détacher ? Oui, bien sûr, et après ils discuteraient tranquillou de ses problèmes autour d'un café. *Nan Madison, réfléchis. Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir faire ? T'es attachée à un lit et un fou furieux qui a visiblement envie de te démembrer dort à côté de toi... Que font les héroïnes de films et de livres ? Ah oui, généralement à ce moment là, il y a toujours leur copain gentil qui vient la sauver. C'est con, mais ton copain à toi doit être en train de faire la fête avec ses potes... T'es toute seule dans cette merde.*

Mais la sonnerie stridente d'un téléphone la sortit de ses pensées. Le bruit venait de D. OMG. Il allait se réveiller pour répondre à son portable... D'ailleurs, qui pouvait bien l'appeler à cette heure ? Elle posa un regard inquiet sur la silhouette endormie. Enfin... Plus si endormie que ça. Elle le vit ouvrir les yeux, et plonger son regard sombre dans ses yeux à elle. Elle frissonna quand elle le sentit se lever pour répondre. Elle ravala la réflexion qu'elle s'apprêtait à lui lancer, jugeant que ce n'était certainement pas le moment d'être ironique ou sarcastique. Elle s'efforça de se concentrer sur la conversation, espérant très fort qu'il allait devoir partir, mais il parlait doucement et elle n'entendit que des bribes. Enfin, il congédia fermement son interlocuteur, raccrocha, balança le portable par terre et se retourna vers elle, l'air de dire : "Bien, où en étions-nous ?"
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeSam 16 Juil - 19:36

D. flottait dans cet état de semi-conscience où il tombait toujours à la fin de chaque sommeil léger, juste à l’orée du réveil mais encore retenu dans l’imaginaire d’un monde où il pouvait continuer à rêver. Rêver d’elle. De son ange. Ella. Celle à qui il aurait voué sa vie si elle-même avait vécu. C’était aussi celle qu’il avait perdue. Dans son esprit, elle lui tendit une main délicate et il la saisit avec une vigueur embarrassante. Lui avait-elle manqué autant que cela ? « Peut-être… », pensait son esprit. « Sûrement ! », lui criait son cœur. Il la serra tout contre lui et poussa un soupir d’aise à son contact. Ce que c’était bon de la sentir si près lui, dans ses bras, protégée par toute sa volonté et son amour. C’est cette sensation qui le fit tiquer. Son amour ? Existait-il encore quelque chose en lui qui ressemblait à de l’amour ? Il aurait voulu s’en assurer, lui parler, mais la présence divine pressée tout contre lui le lui interdit en posant ses doigts sur ses lèvres. Elle lui intimait le silence et plongeait son regard pâle dans le sien, insistante et envoûtante. Elle l’embrassa. L’enlaça. Et il sentit son souffle chaud dans son oreille. A partir de là, tout aurait pu arriver : le rêve aurait pu tourner au calme langoureux ou atteindre les sommets de l’érotisme mais ce qui se passa alors le glaça d’effroi et le rêve se troubla.
Soudain, la sonnerie stridente de son portable retentit dans le silence et le tira définitivement du rêve. Il leva les yeux, déboussolé, et plongea dans un autre regard, celui de Madison. C’est alors que le rêve lui revint, aussi net que s’il y était encore. Madison. C’était son nom. Celui qu’Ella avait prononcé avant de s’en aller.
Il jura intérieurement et sortit de la chambre d’un pas rageur pour répondre au téléphone qui ne cessait de sonner et titillait un peu plus son humeur à chaque nouvelle vague de son. Il décrocha et prit sa voix la plus menaçante.


- Ca ne peut pas attendre ?
Silence au bout du fil. L’interlocuteur de D. semblait se défiler.
- … Non, finit-il par dire. On a un problème.
- J’attends, gronda D.
- C’est Nick.
- Nick, continua D. posément. Dis-lui que s’il ne se présente pas demain devant moi, il en subira les conséquences (Il insista sur ce mot). Dis-lui bien que j’attends depuis trop longtemps ! Si je n’avais pas eu un minimum de confiance en lui, tu peux me croire, je l’aurais déjà retrouvé et châtié Autant que la mort me le permet.
- C’est justement ça le problème…
D. haussa un sourcil.
- Il est mort.
- Comment ?
Et on voyait bien qu'il n'exprimait pas sa surprise mais exigeait simplement des informations.
- Tabassé, d’après ce qu’on a pu voir de son cadavre, répondit l'autre. Il est à un stade plutôt très avancé.
- Exposé ?
- Non, il a été bien caché.
- Vous savez ce qu’il vous reste à faire. On se voit demain pour les détails.

Et il raccrocha. Son humeur s’était assombrie lorsqu’il revint dans la chambre et il contempla sa prisonnière d’un air hautain. Puis un sourire fleurit sur ses lèvres lorsque ses yeux parcoururent les courbes de son corps. Il pencha la tête sur le côté, un air admiratif collé sur son visage, s’assit au bord du lit et tendit une main vers son visage. Elle s’écarta. Il gronda.

- Pourquoi ? demanda-t-il avec curiosité. Je vois bien que ça te fait mal de bouger comme ça, alors pourquoi est-ce que tu t’écartes ? Es-tu si avide de douleur ? Prête à t’écorcher les poignets jusqu’au sang juste pour éviter une caresse sur la joue ? Pourquoi me détestes-tu autant ?
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeDim 17 Juil - 16:54

Nan il plaisantait ? Il se demandait vraiment pourquoi Madison le détestait ? La réponse lui paraissait pourtant plus qu'évidente. A moins qu'elle ne se soit trompée, et que la haine et le mépris ne sont pas du tout les deux principaux sentiments que l'on ressent face au type qui vous a séquestré et a failli vous tuer pour au final vous attacher à un lit de votre propre maison ! Elle soupira, évaluant les risques d'une réponse sarcastique et mordante. D lui semblait pour le moins instable. Tantôt furieux, tantôt joueur, elle ne préférait pas trop aggraver son cas en faisant la maligne. Alors peut-être qu'elle pouvait tout simplement se taire. La loi du silence lui paraissait parfaitement raisonnable, et souvent, le silence était pire que tout, une torture plus douloureuse que certaines blessures physiques. Mais c'était tout fait indigne de Madison. Jamais auparavant elle ne s'était tue, et n'avait rampé devant quelqu'un. Elle s'était si souvent regardée dans le miroir en se disant qu'elle avait un grand avenir, qu'elle était une meneuse, qu'elle avait été forgée dans du cristal et qu'elle serait toujours maîtresse de son destin. Elle voulait marquer l'Histoire, que les gens se souviennent de son nom, de son visage, de son sourire, de sa voix.

- Pourquoi ? Etre attachée à un pieux n'est pas vraiment la base de toutes les grandes amitiés. Sérieusement !

Madison avait décidé qu'il allait l'entendre. Peu importe les conséquences, elle était bien décidée à lui détailler l'enfer qu'elle avait vécu depuis.

- Vous m'avez séquestré ! J'ai traversé l'enfer après cette foutue nuit. Et quoi d'autre déjà ? Ah oui, vous avez failli tuer Alannah et vous avez saboté la fête qui était censé marquer tous les esprits !

Elle avait décidé de réintroduire le "vous", afin de marquer la distance. Elle n'y voyait aucune marque de respect, mais plutôt un moyen de lui rappeler qu'elle n'appréciait pas la familiarité avec laquelle il la traitait. Et elle n'en avait pas fini là.

- D'ailleurs, je suis sûre que vous avez déjà tué quelqu'un. Ce qui fait que j'ai un criminel sous mon toit, et que je n'apprécie pas particulièrement le fait qu'il ait dormi juste à côté de moi. Eh puis ça ne se fait pas de s'introduire chez quelqu'un pour essayer de le tuer. Ca vous va comme explication ou je dois encore étoffer ?

Elle darda son regard de tout le mépris dont elle était capable, et croyez-moi, je n'aurais pas voulu être celui à qui était adressé ce regard. Elle y plaçait toute la volonté qui lui restait, retrouvant par la même occasion la force qui la caractérise. Elle n'espérait pas l'intimider, mais juste lui signifier qu'elle aussi avait ses sautes d'humeur, et qu'elle ne serait plus victime longtemps. Elle comptait d'ailleurs jouer de l'étrange fascination qu'il semblait éprouver pour elle et de ses talents d'actrice. Il avait eu l'air plus réticent à la tuer quand elle avait éclaté en sanglots, alors autant jouer la carte jusqu'au bout. Car comme toute bonne actrice, Mad savait pleurer sur commande...

- Vous savez, on pourrait avoir une vraie conversation si je n'étais pas pieds et mains liées à un lit... Je suis assez inoffensive quand même, vous ne risquez rien en me relâchant !
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeDim 17 Juil - 20:59

Au fur et à mesure qu’elle parlait, déversant sa colère à travers des lèvres qu’il peinait à regarder comme étant les siennes et non celles de son ange, D. prenait mentalement note de ce qu’il lui aurait répondu si elle lui en avait laissé l’occasion. Premièrement, la plupart des conversations sérieuses qu’il avait eues ces deux dernières années s’étaient passées en présence d’au moins une personne ligotée. Ensuite, l’enfer, c’était lui qui l’avait connu, et ce depuis le début. Elle, la « victime », n’avait pas le souvenir de son défunt bien-aimé la hantant à chaque nouvelle seconde, elle n’avait pas les nerfs à fleur de peau, des émotions changeantes au moindre souffle de vent, d’une intensité telle qu’il se sentait déchiré et mutilé à chaque mouvement. Concertant Alannah, cette petite poupée blonde avec qui il avait passé quelques jours de bon temps, il avait encore suffisamment l’esprit pratique pour en rejeter la faute sur cette petite écervelée, qui soit dit en passant, était assez stupide pour enjamber sur une rambarde et glisser toute seule, comme une grande, du haut du balcon d’une magnifique maison… Ensuite, il ne pouvait pas ne pas l’avouer : il avait déjà tué… Mais uniquement en cas d’extrême nécessite ! Ca, il aurait pu le jurer, et pour sa défense, tout le monde n’était pas toujours aussi rose qu’on pouvait le croire et ce n’est pas parce qu’ils ne savent pas imposer leur notoriété qu’ils n’ont rien à se reprocher. Pour finir, il dirait qu’il n’était pas venu pour essayer de la tuer mais pour la tuer. Ah, et étoffer n’aurait pas été nécessaire puisqu’il ne se serait pas donné la peine de l’écouter.

- Vous savez, finit-elle par dire, on pourrait avoir une vraie conversation si je n'étais pas pieds et mains liées à un lit... Je suis assez inoffensive quand même, vous ne risquez rien en me relâchant !

Bizarre comme requête pour quelqu’un qui venait de lui lancer un regard… très admiratif… Mais soit, il pourrait s’en amuser. Il la fixa une longue minute durant, le temps pour elle de se sentir si embarrassée qu’elle détourna les yeux. Son visage s’éclaira d’un sourire carnassier. Il se leva et fit les cent pas, juste pour la faire poireauter.

- Dis-moi, serais-tu en train de me dire que tu resteras sage si je te relâche ? Que tu ne tenteras pas de t’enfuir ? Que tu feras tout ce que je te demand… Ah ! Et ne me regarde pas comme ça, je n’ai pas l’intention de te toucher, si je le voulais (il revint vers le lit et effleura sa joue)… je l’aurais fait depuis longtemps… Pour commencer je veux juste que tu me tutoies.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeLun 18 Juil - 12:13

Hs : Bon, réponse courte hein. x')

Il répondit à sa tirade par un regard tellement éloquent qu'elle tourna la tête, embarrassée. Il semblait se délecter plus que jamais de cette situation et faisait les cent pas dans la chambre, suscitant un agacement profond chez la jeune fille. Le frottement des cordes commençaient à lui brûler la peau et ses muscles étaient engourdis. Elle avait d'insupportable fourmis dans les jambes et avait besoin d'un aspirine. Enfin il mit fin à ce long silence.

- Dis-moi, serais-tu en train de me dire que tu resteras sage si je te relâche ? Que tu ne tenteras pas de t’enfuir ? Que tu feras tout ce que je te demand…

Ses yeux lancèrent des éclairs quand elle devina la suite de la phrase.

- Ah ! Et ne me regarde pas comme ça, reprit-il. Je n’ai pas l’intention de te toucher, si je le voulais...

Il s'approcha sournoisement du lit et tendit la main vers sa joue, qu'il caressa lentement. Elle grimaça.

- Je l’aurais fait depuis longtemps… Pour commencer je veux juste que tu me tutoies.

Bon, il marquait un point. S'il avait voulu faire quoique ce soit, il l'aurait déjà fait quand elle était inconsciente. Quoique, peut-être qu'il préférait quand ses victimes étaient réveillées et tentaient de se dégager... Après tout, il était encore dans la catégorie psychopathe dangereux. Elle soupira pour la énième fois. Il était vraiment, vraiment bizarre comme type. Elle lui dit alors qu'elle acceptait le marché. Elle ne comptait pas s'enfuir, après tout elle était chez elle ! Elle allait rester sage et se tenir éloignée de toutes les poêles de cette résidence. Elle pouffa d'ailleurs en évoquant son arme de défense. Elle ajouta enfin, qu'elle n'assurait pas une totale obéissance. Elle n'était pas faite pour être une gentille petite fille docile et qu'il devrait le savoir depuis.

- Maintenant, détache-moi. J'ai comme l'impression que le sang ne circule plus dans ma main droite alors que j'en ai encore besoin.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeLun 18 Juil - 12:51

Il l’écouta attentivement, acquiesçant d’un hochement de tête à chaque nouvelle mise au point qu’elle tenait à mettre en place. En gros, elle acceptait mais refusait de devenir son jouet… Pour cela, aucun risque puisqu’il avait déjà décidé de ne pas lui infliger de blessure indélébile, que ce soit sur un plan moral ou plus physique. Evidemment, elle ne pouvait pas le savoir et rien ne l’empêchait de la titiller un peu… pour le plaisir.

- Maintenant, détache-moi, dit-elle tout à coup. J'ai comme l'impression que le sang ne circule plus dans ma main droite alors que j'en ai encore besoin.

Prenant note du singulier apporté à sa phrase, il sourit. Elle avait effectivement décidé de jouer selon les règles.

- Je te trouve bien autoritaire pour quelqu’un qui se trouve dans cette position de soumission… Mais bon, puisque je vois que tu as décidé de me tutoyer, je peux te faire une fleur… pour cette fois. Mais ne te trompe pas sur moi. Je ne serai peut-être pas aussi clément la prochaine fois…

Il se redressa complètement et fit plusieurs fois le tour du lit d’une démarche lente et sensuelle. Il s’arrêta juste derrière, là où elle ne pouvait pas le voir entièrement.

- Que faire ? Comment m’assurer que tu me dis la vérité ?

Mais il n’attendait pas de vrai réponse, certain de sa supériorité, et sortit le couteau qui ne le quittait jamais pour le faire glisser sur la gorge de son ex-futur-victime. Il le fit remonter, lentement sur son épaule, le long de son bras et trancha les cordes d’un coup sec.

- Peu importe, dit-il. J’aime vivre avec le danger.

Et il s’écarta d’un pas. Il regarda la chambre d’un air embarrassé mais n’eut pas le temps de faire de commentaire : son téléphone sonnait.

- Je reviens, dit-il en changeant de pièce. Reste sage mon ange !

Et il claqua la porte derrière lui.

- Quoi encore ? demanda-t-il d’une voix peu avenante.
- Il y avait un mot, dans sa veste qu’on a retrouvée un peu plus loin. Il t’est adressé. Ca dit simplement : « D., je te le jure, j’ai essayé de la protéger, c’est la bande de Sieg qui l’a emmenée. »

Sans rien demander de plus, il raccrocha et rentra en trombes dans la chambre de Madison. Un million d’éventualités s’étaient bousculées dans son esprit mais aucune n’était franchement envisageable. Il saisit Madison par la bras avec violence et la secoua.

- Dis-moi, que s’est-il passé ce soir-là ? Le jour où l'on s’est rencontré ?
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeLun 18 Juil - 13:49

Elle n'avait fait aucun commentaire. Elle tenta de paraître impassible, se composant un visage impénétrable et imperturbable. Même quand il balada le poignard le long de son bras, elle ne tiqua pas. Elle sentit une vague de soulagement néanmoins quand elle ne sentit plus le contact froid de la lame sur sa peau et quand il trancha les cordes. Son premier geste fut de se masser les poignets. La sonnerie du téléphone de D retentit à nouveau et il sortit de nouveau, lui ordonnant de rester sage. Elle s'empressa de dégager ses jambes des cordes et se mit debout, se délectant du bonheur de pouvoir marcher. Elle s'étira un peu et regarda le désastre. Plus rien ne tenait debout. Mais ce moment de calme fut de courte durée. D entra dans la pièce, et il avait l'air plutôt furieux. Il l'attrapa par le bras et la secoua. Mais qu'est-ce qu'il avait encore ?

- Dis-moi, que s’est-il passé ce soir-là ? Le jour où l'on s’est rencontré ?

Elle s'attendait à tout, sauf à ça. Elle croyait s'être débarrassée à tout jamais de ces souvenirs. Elle était forte oui, elle ne sombrerait pas à cause de ça. Mais si tout le monde lui rappelait sans cesse les faits, elle finirait par se consumer. Cette nuit, avait été la pire de toute son existence. Elle ne voulait plus jamais en parler, et encore moins à D.
Elle déglutit et détourna le regard. Elle ne voulait pas qu'il voit les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle se dégagea sèchement et marmonna qu'il lui faisait mal et s'assit sur le lit, croisant les bras devant elle. Elle préféra ne rien dire. De toute façon, elle pourrait pas parler sans se mettre à pleurer comme une imbécile. Mad tentait de contrôler le tremblement de sa lèvre inférieure. Dans sa tête, c'était un véritable ouragan de souvenirs, de hurlements, de coups et de larmes.

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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeLun 18 Juil - 14:20

D. était fou de rage. Il l’avait secouée comme un prunier sans même s’en rendre compte et ses doigts enserraient toujours douloureusement ses bras. « Vous me faites mal » avait-elle marmonné, et cette phrase n’avait fait que redoubler sa fureur. « Vous » ? Alors on était déjà repassé à un langage formel ? Il resserra encore un peu plus les doigts par pure vengeance avant de la lâcher brutalement, se rendant compte que l’un d’entre eux au moins allait finir par y passer s’il s’entêtait. Elle croisa les bras et détourna la tête après s’être assise sur le lit mais si elle croyait qu’il allait la laisser tranquille avec sa mine défaite, elle se trompait. Il était loin d’en avoir fini avec elle. Il s’approcha du lit et tira sur son menton pour l’obliger à lui faire face.

- Je t’ai posé une question, articula-t-il froidement. Réponds !

Elle demeurait muette, les lèvres tremblantes et le visage figé dans une expression indescriptible.

- Réponds ! hurla-t-il encore. Et si tu n’ouvre pas les yeux pour que je les vois, je te les arrache, est-ce que c’est ce que tu veux ? Dis-moi ce qu’ils t’ont fait. Est-ce qu’ils t’ont touchée ? (Il glissa une main sous son tee-shirt…) Comme ça ? (… et la fit remonter vers ses seins pendant qu’elle se débattait) Est-ce qu’ils t’ont embrassée ? (Il approcha ses lèvres mais resta figé à deux centimètres de sa peau) Est-ce qu’ils t-ont… violée ?

Le temps s’était arrêté autour des deux adversaires glacés d’effroi. D. se redressa, poussant Madison si fort qu’elle finit allongée sur le lit et son expression changea, se fit plus dure et plus tranchante. Machiavélique. Une étincelle malsaine brillait dans son regard, la folie le submergeait comme la marée. Il se dirigea vers la porte à grandes enjambées.

- Cette fois ça y est, ils vont tous payer... Je vais les tuer…
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeLun 18 Juil - 18:40

Elle déglutit quand il lui ordonna de répondre. Elle avait du mal à revenir à la réalité, perdue quelque part dans l'horreur de ses souvenirs. Puis elle ouvrit les yeux comme il le lui avait demandé. Ils étaient encore gonflés et rouges et brillaient à cause des larmes qui se mirent à couler. Et ce n'était pas de la comédie.

- Est-ce qu’ils t’ont touchée ?

Elle frémit et tenta de s'éloigner quand il passa une main sous son haut Chanel. Mais il la força à rester immobile et alors qu'elle commençait tant bien que mal à se débattre, il remonta sa main lentement vers sa poitrine. Des images revinrent en rafale. La douleur quand ils tentaient de la maintenir immobile. Les gifles quand elle se rebellait un peu trop. Leurs rires tordus alors qu'elle hurlait à la mort et les suppliait d'arrêter.

- Est-ce qu’ils t’ont embrassée ?

Parmi les nombreuses images de cette nuit, la pensée que D profitait un petit peu de la situation traversa l'esprit de Madison. Son visage était à quelques centimètres du sien, et la jeune fille était trop apeurée pour effectuer un mouvement de recul. Mais elle réagit vivement quand il prononça la dernière phrase. Il avait tout deviné, ou alors on lui avait dit ou elle ne savait pas. Cette fois, elle eut un vif mouvement de recul et ne put retenir plus longtemps ses larmes. Elle ne l'avait dit à pratiquement personne. En fait, elle ne l'avait dit qu'à Jeff. Si elle le disait à son frère, celui-ci péterait un câble et l'enfermerait dans une chambre jusqu'à la fin de sa vie. Et si ses parents étaient mis au courant, ils appelleraient directement la police en enverrait ensuite la jeune fille chez un psy avant de repartir pour les affaires. Et elle ne pouvait non plus se confier à ses amis. Elle craignait plus que tout leurs réactions...

- Cette fois ça y est, ils vont tous payer... Je vais les tuer…

Elle leva la tête vers lui, horrifiée. Il était déjà à la porte, déterminé à partir maintenant. Elle ne sut pas expliquer les raisons qui la poussèrent à bondir du lit à le rattraper et à lui sauter dessus. Elle se plaqua sur son dos et entoura les bras et les jambes du jeune homme avec ses membres à elle.

- NON ! Ne faites .... ne fais pas ça.

Madison fut la première étonnée de cette réaction, mais elle ne voulait pas qu'il parte maintenant pour la venger. Elle avait encore des choses à régler maintenant.
Comme il ne réagissait pas, elle le lâcha et se posa face à lui. Elle essuya les larmes de ses yeux et rassembla le peu de conviction qu'il lui restait pour les placer dans les mots suivants.

- Je ne veux pas que des gens meurent à cause de moi.

Elle avait conscience que ce qu'elle disait était un peu stupide, car dans cette histoire elle était la victime. C'était elle qui avait vécu l'enfer, et ces types méritaient d'être punis. Mais l'idée qu'il aille les tuer pour la venger la répugnait.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeLun 18 Juil - 22:29

D. franchissait le seuil lorsqu’elle se jeta sur lui de tout son poids. Il vacilla.

- Mais qu’est-ce que tu…, commença-t-il.

Puis il sembla se ressaisir. Il se tut, analysa la situation, se figea. Madison, la petite chose tantôt toute mortifiée à l’idée qu’il puisse ne serait-ce qu’essayer de la toucher, était à présent nichée dans son dos, se cramponnant à lui comme un carapate un peu trop persistant accroché depuis longtemps au cou d’un sac-à-puces des champs.

- NON ! s’écria-t-elle en le serrant plus fort, ne faites… Ne fais pas ça !

Il ne put s’empêcher de remarquer l’usage du singulier, plus significatif à son avis que toute autre supplication ennuyante et sans substance… Mais cela ne changeait rien. Il voulait avancer mais elle le gênait et il hésitait à la toucher, craignant que dans sa colère, il ne parvienne à se maîtriser suffisamment et la blesse dans un mouvement involontaire qu’il savait pouvoir amèrement regretter. C’est pourquoi, il ne bougea pas, attendant qu’elle descende, quitte à la jeter à terre de lui-même par la suite si le besoin se faisait sentir. Finalement, fidèle à son tempérament, elle ne lui accorda pas cette peine et relâcha la tension de ses petits membres fragiles pour venir se planter devant lui.

- Je ne veux pas que des gens meurent à cause de moi, s’insurgea-t-elle.

D. faillit exploser de rire. Alors c’était ça qui l’ennuyait ? Quelle futilité !

- Petite idiote ! Ce n’est pas à cause de toi qu’ils vont mourir. C’est à cause de moi. Et pour mon plus grand plaisir, si tu veux savoir !

Et d’ailleurs, il ne comprenait pas pourquoi elle voulait l’en empêcher. A sa place, il aurait été le premier ravi que quelqu’un daigne enfin crier vengeance pour sa vertu et son honneur. Quoique, sa vertu, il l’avait laissée traîner sur le chemin il y avait de cela des années, mais peut-être Madison avait-elle encore quelques onces de pureté… Allez savoir ? Ce n’était pas ses affaires. Il lui lança un regard peu amène et l’écarta d’un geste.

- Ne te mets plus en travers de mon chemin, et laisse faire les grands, tu veux ?
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeMer 20 Juil - 19:28

Elle n'allait certainement pas le lâcher comme ça, surtout après qu'il l'ait presque traité de petite. Elle avait peut-être l'aspect d'une petite poupée de porcelaine, mais elle n'en était que plus dangereuse. Devait-elle lui rappeler l'épisode plutôt humiliant de la poêle ? Bref... elle s'évertua d'oublier la remarque qu'il avait faite, comme quoi il se ferait un plaisir de tuer ces types. Puis elle se mit à peser le pour et le contre. D était... comment dire... vraiment dérangé. Il pourrait très bien lui faire du mal. N'avait-il pas tenté de la tuer tout à l'heure ? Alors s'il partait maintenant, elle pourrait se barricader dans la résidence et ne plus jamais en sortir. Ce qui avait pour avantage qu'elle serait en sécurité, ou du moins, plus que tout à l'heure. Mais s'il partait, du sang coulerait, et la conscience de la jeune fille lui rappellerait ceci toute sa vie. Bien sûr qu'elle avait envie que ces violeurs paient, mais pas aussi radicalement. En fait, elle préférerait qu'ils pourrissent en prison à perpétuité ou quelque chose comme ça. Et même, s'il partait maintenant, elle ne saurait pas quand et de quelle humeur il reviendrait. Car elle savait très bien qu'il reviendrait...

- Soit. Mais ne sois pas étonné en arrivant en bas que le portail soit bloqué, dit-elle en indiquant l'interphone qui commandait la porte et le grand portail. Et en remontant, c'est une porte close qui t'attendra.

Elle s'écarta alors entièrement, lui laissant l'accès libre pour partir. Elle s'adossa au mur avec un air faussement innocent, alors que son ton trahissait clairement le défi qu'elle lui lançait. Mad n'arrivait toujours pas à expliquer le désir soudain qu'il reste alors qu'une heure auparavant, elle voulait qu'il s'en aille et vite. Mais il fallait se faire une raison, il y a bien longtemps que ses réactions insensées avait terrassé sa raison. Et finalement, elle ne cherchait plus tant que ça à comprendre le pourquoi du comment. Puis, elle fit quelque chose qu'il n'apprécierait sûrement pas, elle lui tourna le dos et se dirigea vers la cuisine, comme s'il était déjà parti.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeJeu 21 Juil - 17:20

- Parce que tu crois que ça me gênera ? lui cria-t-il aussitôt.

« Et reviens ici ! On ne me tourne pas le dos ! » aurait-il eu envie de continuer, mais il savait que c’était inutile et qu’elle ne reviendrait pas. Fulminant pour lui-même, il descendit les escaliers, la bousculant au passage, et sortit de la maison à grandes enjambées, claquant la porte derrière lui comme un bouquet final. Il longea la grande allée et s’arrêta enfin devant le portail, qu’il ouvrit d’un geste puis referma. Quoi qu’il puisse se passer dans cette maison, sa décision était prise pour la soirée. Du moins, c’était à cet instant ce qu’il croyait. Sincèrement. « Quelle emmerdeuse », murmura-t-il pour lui-même. Et il remonta vers la villa à petits pas mais n’entra pas. A la place, il sonna. Pui frappa. Et sonna encore. Il avait entendu du bruit derrière la porte, il savait qu’elle était juste là. Alors pourquoi ne lui ouvrait-elle pas ? N’avait-elle pas peur de ce qu’il pourrait lui faire si elle s’obstinait à l’ignorer ? Et puis, cette histoire était tellement stupide : ils savaient tous les deux que la porte n’était pas fermée à clé…

- Madison ? se contenta-t-il pourtant de lui crier. Est-ce que je peux entrer ? Euhm… S’il-te-plaît ?

Et son expression s’adoucit. Si Ella avait été là, elle l’aurait pris dans ses bras en caressant ses cheveux et l’aurait gratifié d’un « Good boy ! » qui lui aurait réchauffé le cœur pour toute la soirée à venir. Il soupira car hélas, elle n’était pas là. Et ce ne serait d’ailleurs plus jamais le cas…
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeDim 30 Oct - 16:45

Elle était affalée sur le canapé et zappait tout en mangeant un autre pot de glace Ben&Jerry's. Retour à la situation de départ, comme s'il ne s'était pas introduit dans sa demeure. Elle essayait de se persuader que rien de grave ne s'était passé, que tout allait bien. Elle avait toujours été assise dans ce canapé.
Après que D ait quitté la résidence, Madison s'était précipitée dans la salle de bains la plus proche pour essayer de se recomposer une bonne mine. Elle avait fait face à l'horreur de son visage dévasté, ravagé, désolé. Puis avec calme, elle passa un peu de fond de teint sur ses cernes et sur son cou, pour masquer le rouge vif que D avait laissé après avoir tenté de l'étrangler. Et quand elle fut satisfaite du résultat, elle décida de repartir se vautrer dans le canapé. Demain, enfin non, tout à l'heure, elle irait faire du shopping et dépenser toute la fortune familiale dans de nouveaux vêtements et accessoires. Et aussi, un nouvelle paire d'Alexander McQueen. Comme toute fille de familles riches qui se doit, Madison adorait le shopping. Mais surtout, elle se sentait rassurée par la possession matérielle. L'argent ne fait pas le bonheur ? Balivernes ! Acheter un modèle unique de Marc Jacobs ne pouvait qu'apaiser la jeune blonde. Madison trouvait du réconfort dans le matérialisme, car celui ci ne la laisserait jamais tomber. Elle ne pouvait pas faire confiance aux êtres humains, mais pouvait tout donner pour ses robes. Etrange conception de la vie, mais pour une jeune fille aussi brisée par ses congénères, il n'y avait rie de plus normal.

La sonnerie de l'interphone la sortit de son état de zombie. Méfiante, elle descendit au premier et fit face à la double porte d'entrée. Elle entendit la voix de D qui lui demandait poliment s'il pouvait entrer. Cette attitude la laissait sceptique. Poliment ? Nan... Impossible... Et pourtant, la porte n'était pas bloquée. Il aurait pu rentrer directement, mais s''entpetait à frapper. Elle resta plantée là, à contempler la porte, ne sachant quoi faire. Ainsi il était revenu. Il avait décidé de rester auprès d'elle. La jeune blonde ne savait pas non plus quoi penser. Est-ce qu'elle devait être contente ou effrayée. En fait, elle ne pensait pas, ne faisait rien, était perdue dans une espèce d'état de neutralité et d'indifférence prononcée. Blasée.

Il finirait par entrer ou par partir, mais ça lui était égal.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeMar 1 Nov - 11:22

hs : un peu rouillée et un peu long mais dsl, je me suis laissée emporter XD

D. s’obstinait. Il ne cessait de sonner, de frapper, d’appeler, et de sonner encore. Il tambourinait contre la porte de ses poings blessés, arborant la mine boudeuse d’un enfant cruellement entêté à qui l’on venait d’imposer un « non » catégorique mais qui toujours se refusait à abandonner. Par principe. Par envie. Et par frustration. Eh merde ! Il s’était même donné la peine de demander poliment, comme le gentil petit garçon qu’il s’était promis de ne plus jamais incarner après Ella. Il l’avait fait… deux fois. Il changeait, il se dénaturait pour elle, et cette fille, là, cette… cette Madison, restait sourde à ses appels, fermée à toute tentative, une petite chieuse froide et hautaine cachée quelque part dans sa grande maison et se croyant protégée par la fine cloison d’une porte qui, ils le savaient aussi bien l’un que l’autre, n’était même pas verrouillée.
Il fulminait. Comment osait-elle ? Pourquoi n’ouvrait-elle pas ? N’avait-elle pas peur de représailles ? Il ne lui avait pourtant encore rien fait… Mais soudain, il fut épris d’un doute cruel et les coups s’interrompirent pour laisser le silence s’installer. Sa main retomba d’elle-même le long de son flanc et ses doigts se crispèrent dans l’ébauche d’un poing alors que son esprit s’insurgeait, le tourmentant et le persécutant de ses traits de vérité. Il s’éloigna de la porte à reculons, comme un animal un peu craintif désirant fuir mais de sachant pas comment s’y prendre. Il se retourna alors d’un mouvement sec, et plutôt que de faire les cent pas et de laisser sa chance à la folie, il se laissa tomber lourdement sur la première marche du perron, histoire d’éviter que son irritation ne nécessite encore quelques réparations dans la maison.
C’était vrai : il ne l’avait pas touchée. Pas dans le sens où il l’entendait en tout cas, mais… ne l’avait-il pas légèrement brutalisée sur les bords et, s’il fallait être honnête, au milieu également ? Il se souvint avec effroi de tous les gestes déplacés, les interrogatoires un peu musclés, les paroles blessantes et les actions révoltantes… S’il ne s’était pas mêlé de sa vie, entiché de son nouveau jouet, serait-elle encore là-bas, dans les bars, à jouer la séductrice confiante et aguerrie ; aurait-elle toujours cette expression triomphante infectée de suffisance et de fierté qu’il affectionnait particulièrement dans sa personnalité ? Elle semblait si lasse désormais… Et puis, il y avait eu cet « événement ». On avait touché à sa propriété. On l’avait souillée. Sa mâchoire se crispa et ses yeux se voilèrent. Si seulement elle l’avait laissé s’occuper de ses ordures… C’était le pire qu’il lui était arrivé, et il n’était pas de son fait mais en ressortait-il pour autant plus innocent ?
« Tu es une brute, lui avait un jour dit Ella, pourquoi ne te comportes-tu pas avec les autres comme tu te comportes avec moi ? Tu fais partie des gentils mon chéri, alors fais-toi des amis et arrête de vouloir intimider tous les malchanceux que tu rencontres. » Il lui avait fait les gros yeux, confus, et elle avait soupiré la tête en soupirant. « Tu as… une conception différente de ce qui est bien et de ce qui est mal. Il faut que tu… penses davantage, que tu… » Elle s’était tue l’espace de quelques secondes puis avait relevé la tête, victorieuse ? « Je sais ! s’était-elle exclamée. A chaque fois que tu voudras faire quelque chose à quelqu’un, penses à ce que tu ressentirais si cela devait m’arriver à moi… » Et pour la première fois depuis qu’elle le lui avait dit, c’est ce qu’il fit et son visage se figea d’horreur lorsqu’il comprit. Mais il n’eut pas le temps de reprendre ses esprits ou d’afficher un masque de mépris. Derrière lui, la porte s’ouvrit.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeSam 5 Nov - 17:12

Pendant un long moment, elle flotta dans un état d'inconscience. Les coups répétés sur la porte lui semblaient lointains et insignifiants. Elle rêvait de soleil, de s'échapper de sa propre vie, de se réincarner dans une enveloppe charnelle qui vivrait dans l'insouciance totale. Un papillon peut-être, ou un cygne. Elle baignait dans un flou total, déconnectée de la réalité. Vous me direz, elle choisit mal son moment la petite Mad pour rêvasser. De l'autre côté de la porte rôdait le danger incarné, et à n'importe quel moment, il pourrait éprouver le désir de finir le boulot et de se débarrasser de la jeune blonde, qui était un témoin plutôt gênant. Et enfin, les coups cessèrent. Comme sortie de sa transe, Madison s'étonna de l'abandon soudain de D. Elle se demanda tout d'abord s'il était parti, ce qui était peu probable. Il devait sûrement élaborer une punition douloureuse pour l'affront qu'elle lui avait fait. Elle se précipita vers la porte, et ne vérifia même pas l'écran relié à la caméra qui filmait le palier, puis ouvrit en grand.

Elle le vit assis sur la première marche du perron, et il se retourna pour l'observer. Il tenta de remplacer son air étonné par un visage impassible, mais Madison eut le temps d'apercevoir qu'il était déstabilisé.

- Je... je pensais que tu étais parti, bredouilla-t-elle d'une petite voix.

Elle fit quelques pas vers lui, mais s'arrêta soudainement, sans raison. La petite brise extérieure la fit frissonner. Elle avait l'air cruellement vulnérable, avec son petit air perdu et sa silhouette menue parcourue de frissons. Ses boucles blondes avaient l'air de briller sous la lumière du perron, comme si elle était auréolée.
Quand il se leva, elle cessa de le détailler et baissa les yeux.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeSam 26 Nov - 13:22

Cette brutale intrusion dans ses pensées le hérissa presqu’autant qu’il s’était senti vulnérable un instant auparavant et il lui lança LE regard : un regard dur et glacial soulignant le fait que tel un loup que l’on aurait effarouché, il s’apprêtait à mordre et à blesser. Cependant, la petite voix de la raison, si brumeuse et intangible ces temps-ci, l’empêcha de commettre l’irréparable. Songer simplement aux possibles conséquences de ses gestes suffit à doucher ses ardeurs et il se tempéra. Maîtrisé.
Il se leva d’un bond et s’approcha de sa petite protégée. Oui, « protégée », car il n’avait pas l’intention de lui faire du mal même s’il en rêvait, et ce malgré toute la haine qu’il lui vouait. D’autres, par contre, n’auraient jamais cette chance, ils n’avaient pas acquis ce titre, ce statut qui leur aurait assuré un sauf conduit. Ceux-là, D. mourrait d’envie de les voir se tordre entre ses doigts lorsque le souffle leur manquerait, lorsque la douleur les étreindrait, lorsqu’ils gémiraient et qu’ils supplieraient pour leur salut. Le regard de D. s’alluma et il faillit partir dans un grand rire hystérique tant cette idée lui semblait ridicule. D. et Cruauté, ces deux termes s’assemblaient, se connaissaient et se complétaient dans une harmonie parfaite mais D. et Clémence ne rimerait jamais. Ils frisaient l’hérésie rien qu’en étant prononcés.
D. redescendit de son nuage presque aussitôt. Qu’est-ce qui l’empêchait alors de se ruer vers la sortie et de partir en chasse, d’écraser ces misérables insectes qui attisaient sa haine à chaque fois qu’il les associait à se petite protégé ; et si penser à elle suffisait à tout enclencher, autant dire qu’il ne se sentirait jamais en paix. Et pourtant…
Il tentait de lutter contre lui-même, de calmer ses ardeurs et de renier ses instincts les plus profonds, mais encore et toujours, ses pensées se pressaient vers Madison, attirées vers elle par comme par une force magnétique étrange et mystérieuse mais infiniment plus puissante qu’un simple phénomène physique. Sans aucune prise à laquelle se retenir, il était entraîné au travers de voies qu’il ne pouvait pas contrôler et penser à Madison l’amenait à penser à ce qu’il lui avait fait, à ce qu’
ils lui avaient fait. Ainsi s’en revenait la rage. Toujours plus sombre, toujours plus ancrée dans les ténèbres. La tension planant dans l’air ne voulait plus lâcher son corps, elle le saisissait aussi sûrement qu’une sangsue s’accrochant à son dîner, ses poings se crispaient à la moindre inattention, ses pupilles se dilataient, son regard se durcissait sous le coup des souvenirs et ses yeux se plissaient, se réduisant en deux fentes d’une noirceur indescriptible. Il franchit la distance qui le séparait encore de Madison et laissa son visage s’approcher à quelques centimètres à peine de la belle. Il la saisit par les épaules et plongea dans son regard, s’y accrochant comme un désespéré à une bouée de sauvetage. L’esprit tourmenté, il apparaissait moitié imposant, moitié suppliant :

- Que feras-tu pour moi ? demanda-t-il avec des yeux fous. Que feras-tu pour moi si je n’y vais pas ?

Il n’avait pas besoin de préciser où il irait ou n’irait pas, la réponse allait de soi. Sa soif de meurtre et de vengeance était là, notable au-delà de la vision, suintant de tous ses pores et saturant l’air autour de lui. Elle le contraignait à se brider beaucoup plus qu’il n’aurait pu l’imaginer, à se soumettre à des sacrifices moraux qu’il n’était pas sain de s’infliger. Et malheureusement pour lui, il le savait, cette soif ne le lâcherait jamais. Jamais… à moins d’être satisfaite ou remplacée.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeDim 27 Nov - 10:28

Il avait l'air contrarié qu'elle soit venue le déranger. Ou alors il était contrarié qu'elle l'ait vu dans un moment de faiblesse. Le regard qu'il lui lança était plus menaçant et plus effrayant que n'importe quel taré avec une arme. Elle eut l'impression qu'il allait encore une fois lui sauter dessus et l'étrangler, mais cette fois, jusqu'à ce qu'elle meure. Un frisson parcourut son corps entier, et ce n'était certainement pas dû au vent. Elle fit un pas en arrière, écrasée par ce regard plus que meurtrier. Elle sursauta légèrement quand il se leva et s'approcha vers elle. Madison n'oubliait pas que c'était un criminel. Elle ne s'expliquait pas sa fascination pour lui, mais elle n'avait aucun mal pour dresser une liste des raisons qui lui poussent à avoir peur. Elle était fascinée et terrifiée par cet homme qui la regardait comme s'il allait la torturer et l'égorger. Elle n'eut pas le temps de reculer plus, qu'il avait déjà franchi la distance qui les séparait et la prenait par l'épaule. Elle dut lever les yeux pour pouvoir voir son visage, car il la dépassait d'au moins une tête. Il avait presque l'air désespéré maintenant, même si elle ne comprenait pas pourquoi.

- Que feras-tu pour moi ? Que feras-tu pour moi si je n’y vais pas ?

Elle ne s'attendait vraiment pas à cette question. La surprise laissa place à la suspicion. Elle ne voyait vraiment pas où il voulait en venir, enfin, elle ne voulait pas voir où il voulait en venir. Elle ne savait pas non plus quoi répondre.
Madison ne fut même pas indignée. Elle aurait pu se dégager et clamer qu'elle n'avait aucun compte à lui rendre, qu'elle ne lui donnerait rien. Pourquoi le ferait-elle ? Mais à l'instant, elle était pétrifiée, inanimée même. Encore une fois, elle paraissait comme une poupée, tellement fragile et tellement facile à manipuler, à secouer, à jeter... La vision de D qui la secouait puis la balançait par terre sans aucun ménagement la réveilla presque. Elle se dégagea doucement de son emprise et jeta un regard à la porte derrière elle.

- Euh... je... je ne sais pas. Je pourrais faire des cupcakes... et du café.

Elle plaisantait à moitié. Elle n'avait rien d'autre à lui offrir, et en plus, elle mourait de faim.

- Et euh... on discuterait... enfin, voilà quoi.

Le ridicule de la situation lui arrachera plus tard un sourire. Proposer des gâteaux au type qui quelques heures plus tôt voulait l'étrangler, en voilà une situation qu'on ne trouvait que dans les livres. Elle pensera alors qu'en ce moment, sa vie ressemblait à un scénario pour une série un peu délurée dans un cadre bien flippant.
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MessageSujet: Re: Ranaissance   Ranaissance Icon_minitimeDim 1 Jan - 10:09

hs : enfin ! désolée pour le retard...

L’impact des mots se répercuta dans l’air autour de lui et le toucha plus brutalement qu’aucun poing n’aurait pu le faire sans qu’il en soit blessé. Il cligna des yeux, une fois, et une confusion intense se peignit sur ses traits. Ravageante, elle brisa au passage son assurance de façade et insinuait le doute dans son esprit. Il était comme déconnecté. Il avait eu peur de sa réponse, peur qu’elle le laisse partir assouvir ses plus sombres désirs et qu’il en revienne changé. Plus sombre, plus ombre. Mais à présent, il se sentait déconcerté. Il est vrai qu’il avait été aussi concentré que peu enclin à entendre se petite Mad s’exprimer, alors peut-être s’était-il laissé abusé par ses espoirs détraqués ? Il dut marquer un temps d’arrêt.

- Des cupcakes, répéta-t-il d’une voix morte et les yeux dans le vide.

Les sonorités se craquelaient sur sa langue, presqu’étrangères à son esprit. Mais une image s’imposa enfin à lui. Une assiette bordée de rose et remplie de minuscules pâtisseries brunes aux formes rondes, chacune enrobée dans une pâte colorée surmontée de textures, de formes et de rêves tout droit sortis de l’imagination débordante de quelque maniaque de la poche a douille ou d’artistes en herbe un peu trop entreprenants. Le tout, somme toute impressionnant, formait l’arc-en-ciel multicolore que l’on devait voir depuis le palais sucré du bonheur – ou du malheur, selon l’humeur.

- Des cupcakes ? demanda-t-il en s’animant enfin. Tu veux que nous fassions, toi et moi, des cupcakes… Ces…Ces petits machins rond de toutes les couleurs que l’on fait pour les enfants ?

Il avait reporté son attention sur Madison, et elle avait esquissé avec sa tête un geste très peu rassurant qui aurait pu vouloir dire : « oui, j’en ai bien peur » tout autant que « quoi ? Tu ne sais pas ce que c’est ? », en passant par « eh ! Oh ! Je blaguais ! »
Il éclata soudain d’un rire tonitruant et sentit les épaules de Madison se raidir sous ses mains. Mais elle n’avait rien à craindre.


- Des cupcakes, bien des cupcakes… répétait-il en pouffant.

Oui ! En pouffant ! Son rire grave et sensuel s’était transformé en de petits pics aigus qu’il peinait à étouffer.

- Eh bien soit ! Faisons donc ces cupcakes ! Et qu’il ne soit pas dit que D. recule devant des pâtisseries !
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