Kevin George Johnson. Comment vous expliquer ? Un bon chien-chien, assurément. Un jeune homme légèrement androgyne, aux allures de rockeur, une coupe de cheveux très particulière, des bracelets et colliers cloutés, oui, vraiment, un parfait petit punk. Oui, sauf que non. Il faut savoir qu’en cachette, Kevin écoute en boucle son trésor, sa fierté : l’album intégral des Lolly Dolls. Il est totallement fan de ces adolescentes qui se trémoussent en chantant à tue-tête (et extrêmement faux) des paroles absolument… débiles. Mais il est plus fan encore d’Evan. Evan Witnessy, le jeune chef de meute des « Rebelles ». Il l’idolâtre. C’est son Dieu, son maître. Maître dont il est secrètement amoureux. Alors pour Evan, Kevin a renoncé, en apparence, à sa musique gnan-gnan, à son look « fashion ». Maintenant c’est un rockeur, un vrai de vrai. Ou pas. Il est mal vu dans le groupe, et rejeté. Evan ne l’a jamais accepté à proprement parler. A tous ceux qui veulent l’entendre, il dit que Kevin n’est pas des leurs. C’est un toutou fort utile, qui fait le café, va chercher à manger, fait le get, vient les chercher au poste à des heures pas possibles, où ils atterrissent souvent lors de leurs virées nocturnes (auxquelles le jeune homme n’est que rarement convié, d’ailleurs)… Le tout sans jamais se plaindre. Kevin a vaguement conscience d’être utilisé. Parfois le soir, seul dans sa chambre, il pleure toutes les larmes de son corps, en frappant son oreiller. Mais il se reprend vite. Tant qu’il est auprès d’Evan, tout lui va, il accepterait n’importe quoi. Et celui-ci l’a bien compris, ils comptent bien en profiter au maximum.

Alors lui. Le jeune chef de meute des Rebelles est un garçon impressionnant. A seulement dix-huit ans, il mène tout son monde à la baguette sans que personne ne trouve ça lourd, ou insupportable. On aime se faire commander par Evan. Il a une aura naturelle qui impose le respect de ses pairs. Exclusivement de ses pairs, d’ailleurs. Oui parce que ce petit bout de truc avec du noir autour des yeux, l’Elite ne le craint pas du tout. Sa sœur, oui. Lui, ce n’est qu’un gamin qui se la joue. Et ça, oh ça, ça le met dans des états de colère pas possible. Il ne veut plus voir personne pendant des heures, tape sur tout ce qui bouge (ce qui ne bouge pas aussi, remarquez). On dit qu’il est jaloux de Jade. C’est peut-être vrai. Le pauvre, tout de même. Porter le nom de ses pires ennemis, il y a de quoi être vexé ! Evan a un besoin de vengeance que peu de monde comprend. On sait juste qu’il s’est passé quelque chose qui a fait que. Maintenant, son seul but dans la vie, c’est de renverser cette foutue Elite. Que les Néo-Goth-Punk règnent sur la ville, et en fassent baver aux Evans comme jamais ils n’en ont bavé.

Amerigo, le Gourou d’une secte puissante qui n’existe que dans son esprit embrumé. On pourrait presque se moquer de lui, s’il n’était pas aussi inquiétant. Ne nous le cachons pas, Flanker est fou. Complètement dingue, bon à interner. Il fait peur. Il terrorise les enfants de la haute, et leurs parents, et leurs grands-parents. On le sait capable de tout, des choses les plus affreuses. Régulièrement, il pend des rats par la queue aux fils électriques de la ville, après les avoir peints en rouge (on raconte que ce n’est pas de la peinture, d’ailleurs..). C’est pour annoncer que les Rebelles vont frapper. Personne ne s’en est encore rendu compte, seul Evan a fait le lien il y a peu. Le saviez-vous ? Ce psychopathe sanguinaire est le conseiller personnel de sa Majesté Evan Witnessy. Oui, le mouvement est à moitié commandé par ce fou. Son but ? Gouverner la ville, l’Etat, le pays, le monde. Rien que ça ! Il veut des esclaves, des bains de sang hebdomadaires, empaler les enfants pour donner l’exemple. On dit qu’il est anthropophage, que les enfants disparus ces derniers mois se sont retrouvés dans son assiette. Il ne dément pas, cette réputation lui va si bien. Mais, me direz-vous, ça ne doit être qu’une façade, il ne peut pas être entièrement mauvais, il doit avoir un bon fond, en fait ! Et bien non. Non, il est vraiment pourri au plus profond de lui, rongé par sa folie. Le Mal, c’est lui.